Qu’est ce qu’une articulation viscérale ?
Tout ce qui est sous diaphragmatique est considéré en Ostéopathie, « Du Viscéral ». Le Diaphragme étant un épais muscle en forme de dôme séparant la cage thoracique de la cavité abdominale, joue le rôle de la respiration mais aussi de piston afin d’aider à faire remonter le sang veineux. Lors de l’inspiration, le diaphragme se contracte et descend en offrant une pression biomécanique sur l’ensemble du viscéral descendant. Alors que lors de l’expiration, les poumons en se vidant du CO2, le diaphragme remonte avec l’ensemble du viscéral. Les organes sous diaphragmatique se meuvent selon des axes déterminés et une amplitude, une vitesse et même un rythme défini.
Dès qu’il y a mouvement avec une amplitude, une vitesse et un rythme, on considère qu’il y a mobilité articulaire. Les organes sont fixés sur la structure osseuse mais peuvent être reliés entre eux par des ligaments comme pour le cas de l’intestin grêle.
On parle « d’articulation viscérale » parce que chaque organe présente :
Le système ligamentaire joue le rôle de fixation de l’organe en question sur une partie structurelle osseuse. Le système de double feuillet permet de faire glisser les uns contre les autres, à l’aide d’un liquide synoviale ou liquide organique. Nous sommes bien en présence d’une articulation viscérale rien qu’avec ces 2 composantes.
Le système fascial offre une chaîne de transmission entre les organes aussi éloignés qu’ils peuvent être, tout en leur assurant, protection tissulaire, acheminement du système neurologique et vasculaire. Le Monde du fascia est tout un univers à lui seul que l’on n’abordera pas dans cet article tant qu’il est très riche en informations et en fonctions.
Enfin le rapport de pression entre les organes permet aussi de créer une homéostasie tant sur le plan fonctionnel, métabolique mais aussi biomécanique. Bien chaque organe possède ses propres axes de mouvement ( Rotation horaire ou anti-horaire, Antériorité ou postériorité, Montée ou Descente ) et ses propres amplitudes, Le tout viscéral reste équilibré dans sa posture dynamique. Il y règne une harmonie de mouvement entre le diaphragme et le viscéral.
Si on prend l’exemple du Rein Gauche, lors de l’inspir, il va effectuer une descente avec une légère antériorité et une rotation horaire. Lors de l’expiration, il va remonter en glissant sur le muscle Psoas comme sur un toboggan avec une rotation anti-horaire.
Nous avons bien entre le muscle Psoas et l’organe Rein, une articulation puisqu’il y a mouvement avec une amplitude, un Rythme et une Vitesse. Si le psoas se retrouve spasmé ou contracté, il finira par gêner les mouvements oscillatoires et rectilignes de l’organe Rein et par la suite, dérégler toutes les fonctions rénales.
Le fait que l’organe Rein glisse en montant et en descendant en s’appuyant sur le muscle psoas, qui lui-même se rattache sur les parties osseuses des transverses des lombaires par son pôle supérieure et sur la face interne du fémur par son pôle inférieur, montre 2 choses.
La première chose : C’est donc, tout un système articulaire puisque Psoas-Rein devient une articulation. Et la deuxième chose, nous avons relation entre la Structure (Ce que l’on appelle Pariétal) et la Fonction.
Une articulation viscérale met en jeu un mouvement articulaire entre 2 organes ou un jeu entre un organe et une structure pariétale.
J’aimerais également rappeler à nos étudiants en Ostéopathie, qu’il ne faudra pas omettre l’aspect circulatoire artérielle, veineuse, lymphatique et énergétique. N’oublions pas que le concept de « La grande Artère de Vie » du père fondateur Andrew Taylor Still, demeure fondamentale pour le traitement ostéopathique.
Nous aurons la chance de vous proposer une formation en ostéopathie viscérale, et surtout sur le plan circulatoire pour ceux qui voudraient approfondir et élargir leur spectre de traitements.
Dr Eric HAJJAR
Ostéopathe et Praticien en MTC
